Avec ses nus en pied ou allongés à la blancheur froide, ses paysages ombrageux et menaçant et ses compositions aux crânes, le photographe Philippe Bréson nous emmène derrière le miroir. Bien en deça des images souriantes et idéalisées qui lissent notre désir de sérénité.

Un voyage symbolique, carrefour de questionnements sur l’autre sexe, de fantasmes, d’interrogations sur la mémoire des lieux de champs de bataille et des traces isolées laissées par l’homme dans la nature. Un voyage matériel aussi dans les profondeurs de la matière du film négatif. Ponçage et autres opérations consistant à rayer, tacher et découper altèrent et nourrissent autrement le support qui va révéler l’image finale. En faisant sienne cette matière souple et transparente, il en accentue l’irréalité visuelle. Fin connaisseurs des procédés photographiques anciens, l’artiste plasticien est ici à l’œuvre. Excellent technicien, il travaille avec soin le noir et blanc, tire ses épreuves sur du papier baryté, procède à des virages au sélénium.
Philippe Bréson (né en 1960) commence à exposer au début des années quatre-vingt-dix, tout en menant des activités de photographe dans la presse et de production pour des agences. Il fut responsable du service photo du quotidien 20 minutes de 2001 à 2010. À l’occasion de cette exposition, les éditions h'artpon présentent la première monographie du photographe.
Galerie Argentic, 43 Rue Daubenton, 75005 Paris, jusqu'au 3 décembre 2016.
La vidéo « Paysage V2 » de Philippe Bréson donne un aperçu de sa démarche.

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Eric Boudry (vendredi, 21 octobre 2016 14:56)
Merci beaucoup Christophe pour ta lecture et ton article et à bientôt.