Pierre-Narcisse Guérin : lettre autographe signée

Pierre-Narcisse GUÉRIN (1774-1833), peintre.

 

Lettre autographe signée adressée au négociant Picart l’Aîné à Amiens. Paris, 15 pluviôse an 8 (4 février 1805). Trou d’ouverture par cachet.

 

Le peintre est blasé par la situation politique et les sociétés dans lesquelles il évolue.

 

Guérin s’excuse d'abord pour son silence tentant de réparer ce qui aurait pu s’apparenter à de l’indifférence. Il évoque ensuite la situation du pays : « vous savez d’ailleurs qu’en ce moment il faut beaucoup de temps pour faire fort peu de choses et que grâce à notre révolution, la justice, qui marchait autrefois assez lentement va maintenant d’un pas de tortue ; bien heureux encore ceux que cette bonne dame n’écrase pas dans sa route, car on prétend qu’elle est toujours aveugle ».

« Je me suis trouvé depuis quelques jours dans des sociétés où l’on jouait et je vous avoue, M., que je regrettais vivement, au milieu de cette foule de gens qui la plupart du temps ouvrent la bouche pour ne rien dire et qu’une ridicule affectation caractérise toujours, je vous avoue, dis-je, que je regrettais nos tranquilles partie de dames ou de Pamphile quoique les jeux de cartes m’amusent peu».

« Ici, il faut se mettre l’esprit à la torture pour dire de jolies choses qui fuyent souvent lorsqu’on les cherche et qui sont toujours les expressions vagues d’un esprit exercé à la vérité mais où les sentiments n’entrent pour rien ».

 

Enfin, il conclut en écrivant qu’il n’a pas oublié les estampes qu’il doit à Madame Picart « mais je ne sais point encore si le graveur les a terminées ».

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