Louise IBELS (1891-1965), peintre-graveur, membre de la Société des Aquafortistes français, membre de la Société des Femmes Artistes Modernes (FAM).
Correspondance de 12 lettres autographes signées adressées au graveur et futur président du salon d’Hiver DANIEL-GIRARD (1890-1970). Plus de 20 pages in-8/in-4. 1936-1960. Et trois petites œuvres (1 gravure, 1 lithographie, 1 lavis) avec envoi autographe.
Cette correspondance donne une idée assez précise de la personnalité engagée de l'artiste, de son travail acharné pour exposer, attirer les amateurs. Elle documente également les efforts pour faire connaître collectivement, à travers les salons, l'estampe d'illustration ou non, qui a toujours souffert d'être considérée en France comme un art mineur ou supplétif de la peinture. L'engagement d'Ibels se reflète dans sa figuration de scènes animées de la vie de tous les jours.
1936 : elle encourage Daniel-Girard qui va être admis comme invité à la Société des aquafortistes. « La Société compte beaucoup de membres honoraires, tous bibliophiles ou amateurs, et ce que vous faites est bien dans la note générale ».
1937 : elle fait faux-bon pour le portefeuille du quatuor. Elle a plusieurs planches à réaliser : « 2 grands cuivres en train pour l’Internationale ; et les Humoristes à préparer, et plusieurs autres planches à mettre au point ». Elle critique dans sa lettre la Société des Artistes français et « leur système de médailles en chocolat » qui lui semble enfantin.
1946 : Louise Ibels mentionne Jules Exbrayat (1880-1958), président- fondateur de la Société des Bibliophiles franco-suisses. Elle a été bousculée
« par ces nouveaux bibliophiles qui veulent éditer mon Paris en guenilles, mais qui sont très pressés… ». Elle lui demande s’il connaît le procédé anglais qui consiste à diluer la résine dans du White Spirit. Elle peut l’aider à lui procurer des cuivres.
1946 : l'artiste lui est reconnaissante « de tirer gravure et graveurs de leur léthargie ».
« La gravure n’a pas en France la place qu’elle mérite et qu’elle occupe en Angleterre et en Hollande (entre autres) : l’inertie de certains d’entre eux, la routine de certains amateurs, les dédains de la critique et bien d’autres causes font que nous sommes les vrais parents pauvres de l’art et nos envois ne sont trop souvent considérés comme des bouchetrous ».
Elle est prête à l’aider en lui suggérant des nouveaux noms comme Germaine de Coster, lui demande s’il connaît la nouvelle revue Apollo ?
Elle pense aussi que les graveurs devraient se regrouper pour leurs achats, par exemple pour le vernis et donne des pistes pour un renouveau de la gravure.
1947 : elle souhaite être franche avec lui, elle n’aura plus le temps de participer au Salon d’hiver et s’en explique longuement, si elle l’a fait, c’était pour lui faire plaisir et de plus, elle n’est pas satisfaite de ses envois. Louise Ibels revient sur les boules de vernis qu’elle a reçus d’Amérique.
1947 : apparemment Daniel-Girard l’a convaincue de continuer d’exposer au salon d’Hiver. Elle va envoyer La Main enchantée qui avait été exposée au salon d’Automne de 1938 « mais dans le "dépotoir", le coin le plus sombre, le plus retiré de la salle ; si bien que personne ne l’a pu trouver, moimême je l’ai cherchée longtemps – aucun critique n’en a soufflé mot ». Elle a peur que cet unique exemplaire ne s’égare et souhaiterait le lui remettre personnellement.
1948 : Louise Ibels décline les œuvres qu’elle va envoyer à la section de gravure du salon d’Hiver. Elle l’encourage à « peupler dignement [sa] vaillante petite section de gravure. Bien des gens se dégoûtent de la peinture actuelle (avezvous vu la section du salon d’Automne : un véritable asile d’aliénés !) qui se tournent vers la gravure plus sage (…) Les nouveaux riches actuels ne sont pas encore affinés : ils préfèrent dépenser leur galette en boustiffailles, toilettes, autos ».
1949 : elle évoque son « La Bruyère », une édition des Caractères illustrée de 25 dessins originaux.
1950 : longue lettre à propos de sa démission de la Société nationale des beaux-arts, s’en explique par le désintérêt du salon pour la gravure. La lettre mentionne sa probable décoration de la « rosette violette », et l’Association des peintres, sculpteurs, graveurs professionnels de la rue Berryer qui demande son adhésion « apolitique ».
Elle rappelle qu’elle a démissionné de l’U. A. P. (Union des Arts Plastiques) à cause de leur « jacobinisme » :
« ils crient à mort les bourgeois (mais qui leur achètera leurs navets alors ?) Sommesnous au Tribunal révolutionnaire ? ».
1950 : « vous avez une puissance de travail que j’admire. C’est formidable. Moi, je tâtonne toujours et recommence 10, 15, 20 fois le même dessin, et souvent 2 et même 3 fois le même cuivre ».
Il est joint :
1 lithographie (13,5 x 10 cm, carte à deux volets avec envoi autographe, 1954). L’envoi évoque une presse qu’elle a achetée et une boîte à grains de seconde main qu’elle a refusé d’acheter.
1 gravure (15 x 18,5 cm, carte à deux volets avec envoi autographe, 1958).
1 lavis (10 x 13 cm, avec envoi autographe, 1965).
350,00 €
Prix final, frais de port offerts dans certains pays1
Frais de port offerts dans les pays suivants: France Autres pays Réduire
Louis Pasteur (1822-1895),
chimiste, physicien.
Tirage sur papier albuminé au format carte cabinet (15 x 10,5 cm).
350 €