jean psichari : lettre AUTOGRAPHE SIGNÉE

Jean PSICHARI (1854-1929), écrivain franco-grec, philologue, érudit, spécialiste de la langue démotique grecque

 

Lettre autographe signée adressée à « mon cher grand ami bien aimé », l’écrivain Anatole FRANCE (1844-1924). 3 pages in-8. 2 septembre 1904. En-tête de Rosmapamon (Perros-Guirec). Étiquette de collection collée au dos de la 4e page.

 

Histoires de famille : Suzanne, fille d’Anatole France, et son premier mari, le militaire Henri Mollin.

 

Il voulait lui écrire dès son arrivée à Perros-Guirec, « comme ça, pour vous dire que je vous avais mieux connu cet hiver qu’en vingt ans, que je vous aimais pour la sainteté de votre âme ». Il évoque la « confiance », « l’estime » et « l’amitié » qu’Anatole France témoigne à Henri et qui sont importants pour Suzanne. Cette dernière consolait Henri, son mari, à propos « de quelque chose que vous écriviez » et la façon lui a « beaucoup beaucoup plu ». Jean Psichari et sa femme aiment Suzanne et Henri comme leurs enfants.

Il espère que sa santé ira mieux. Il poursuit : « autre chose, Henri est parti, je sais qu’il avait des choses à vous dire et il ne le voulait pas, de peur de vous chagriner. Ma foi, je lui ai conseillé d’y aller franchement. Les directions qu’ils lui viennent de vous sont excellents. Elles sont aussi de meilleurs effets sur Suzanne (...) car les jeunes gens se noient souvent dans un verre d’eau. Il faut qu’ils écartent les mauvaises influences ». Il donne enfin des nouvelles sur son travail : «... je crois bien que je suis dans ma voie ». 

Jean Psichari épousa en 1882 Noémie Renan, fille d’Ernest Roman.  Leur fils, Michel, épousera en 1908 la fille d’Anatole France, Suzanne Thibault. Cette dernière, à la date de la lettre, 1904, est encore l’épouse de l’officier Henri Mollin. Persuadé de l’imminence d’un complot clérico-militaire; il fut le principal protagoniste du scandale dit des « fiches », ayant consisté à établir le fichage des opinions des militaires par l’intermédiaire, entre autres, d’un contact au Grand Orient de France. Anatole France ne tenait, semble-t-il, pas en grande estime son gendre.

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