rené-Jean CLOT

René-Jean CLOT (1913-1996), peintre, écrivain, prix Renaudot (1987)

 

Ensemble de 19 lettres autographes signées (dont un poème autographe  signée et cartes) adressées à l’historien d’art et Jacques LASSAIGNE, 1 lettre autographe signée adressée à Assia, l’épouse de Jacques Lassaigne. Alger, Paris, 1936-1948. Environ 25 p. in-4 ou in-8. Petites déchirures.

 

Belle et riche correspondance, parfois très poétique, dans laquelle René- Jean Clot se confie : sur sa solitude, son isolement (« je n’ai rien à attendre des autres et de bien des amis »), la « misère » dans laquelle il vit, ses positions artistiques (il n’est pas d’accord avec un papier de Lassaigne sur Derain : « je n’aime pas vous voir démolir ce grand artiste pour justifier d’autres peintres »), sur le milieu artistique et notamment l’arrivisme effréné de certains jeunes (« j’aimerais tant pouvoir leur crier à tous mon dégoût »), sur son attribution du prix Paul Guillaume (en peinture) en 1937. Il évoque sa peinture (« je n’écris plus, je n’ai plus le temps. Je peins toute la journée », « j’ai trouvé d’assez surprenantes choses à peindre. Des figures d’aveugles dans des intérieurs »), ses expositions, des envois de toiles. De Lyon, en

1946, il précise qu’il est en train de graver « une suite de 15 lithos sur la Divine comédie ». Une lettre non datée (après 1938) est consacrée à une série de planches gravées (eaux-fortes et burin) et demande un texte à Lassaigne.

Il reçoit de temps à autre des poèmes de Jacques Lassaigne et l’encourage dans son travail, parvient à en placer chez le libraire et éditeur Edmond Charlot à Alger.

Plusieurs courriers tapuscrits et une lettre autographe signée évoquent sa mission au Tibesti sur les traces de la colonne du général Leclerc pendant les années 1940-1943. Il demande en conséquente de bénéficier du titre de peintre aux armées et sollicite Jacques Lassaigne pour transmettre son dossier au Service de l’information (Lassaigne travailla pour les services officiels d’information militaire puis civile).

 

Autres extraits : « (…) ma solitude devient dure et lisse et si pure (…) »

« (…) ces évènements d’Espagne m’ont meurtri de toutes parts et tous ces

gens sont prêts à se batte ou le font pour des mots vides et creux. Les impuissants

et les habiles se taillent de belles carrières » (Alger, 1936).

« (…) mes pensées ne s’éloignent jamais un art pur qui ne se ramène au fond..."

 

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