affaire criminelle peytel

[Affaire criminelle PEYTEL]

 

L’affaire Sébastien-Benoît Peytel défraya la chronique des faits divers à la

fin des années 1830. Ce jeune mâconnais destiné au notariat, et qui se fit

une petite notoriété littéraire et politique à Paris, fut accusé d’avoir tué sa

femme Félicie Alcazar Peytel et son domestique. Plusieurs personnalités du

monde littéraire défendirent Peytel, notamment Balzac et Lamartine, dénonçant

une probable erreur judiciaire, l’instruction menée avec difficulté

ayant été selon eux partiale. En vain, il est condamné à mort et guillotiné le

28 octobre 1839 à Bourg-en-Bresse. En 1982, au regard de nouveaux documents,

Pierre-Antoine Perrod soutint que ce fut bel et bien une erreur judiciaire.

 

1) Bernard Louis Simon MOIZIN, avoué à Bourg-en-Bresse, un des conseils de Peytel. Lettre autographe signée à sa « bonne parente ». 2 pages et demie in-4. (?) octobre 1839, quelques jours avant l’exécution de Sébastien-Benoît Peytel.

Il a tant de choses à lui dire concernant « notre malheureux » qu’il ne sait par où commencer. Il lui dit ne pas s’inquiéter pour ses propres intérêts (les honoraires qu’on lui doit) car il doit « songer avant tout à l’infortuné Peytel. Il lui transmet une lettre de Peytel décachetée, « le Parquet ne voulant pas qu’elle vous soit remise. Vous n’en parlez donc à personne ». L’infortuné « est toujours très calme et résigné ».

« J’écris aujourd’hui à Madame Carraud [la soeur de Peytel] qui m’a également écrit. Elle est très tourmentée comme vous le savez du résultat que nous attendons. Je ne la rassure pas trop, ni je ne lui ôte pas tout espoir car nous en avons, Me Margerand [avocat de Peytel] m’en donne un peu ». Le geôlier lui a remis une note de Peytel. Il est calme et ne se plaint jamais. Avant son départ, il remettra du linge à Peytel et il ira voir Monsieur le curé pour qu’il lui fasse une petite visite. « Dans les notes secrètes que m’a données Peytel pour les affaires, il m’en a remises une qui vous concerne, je vous la donnerai ».

 

2) Il est joint une « copie de la réponse à M. Moizin à Bourg ». Lettre signée « Votre cousin ». 1 page in-4. Lyon, 18 octobre 1839.

Il a bien reçu sa lettre du 15 octobre. Ils vivent dans une atmosphère « sombre et sinistre ». Il lui demande de la discrétion et d’ajourner toutes confidences à « Mme V. P...L ». « Conservez par devers vous tous les titres et papiers qui vous ont été confiés (…) A mon retour à Mâcon nous aurons à nous entretenir ensemble secrètement ».

 

3) Monsieur Carraud [Carraud-Peytel], le mari de Françoise Peytel, la soeur de Sébastien-Benoît Peytel, marchand de dorures, rue Vieille-Monnaie, Lyon. Lettre autographe signée à une chère parente (une tante car il se présente comme son neveu). 2 pages in-4. Lyon, 6 juin 1839. Traces d’ouverture par cachet.

Longue lettre dans laquelle il détaille que de « biens affligeantes nouvelles ». Il relate la difficulté d’approcher Peytel et souligne qu’« ils lui font toutes les invectives imaginables. Cela l’a complétement abattu. Il est triste. ». Cependant, « il a pris la résolution de ne plus répondre qu’aux questions qui lui serait faites. Il va communiquer à Margerand [l’avocat de Peytel] tout ce qu’il voulait dire ». Carraud évoque aussi les difficultés pour financer sa défense, la nomination du procureur à Dijon, la défense de Peytel.

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