MARCHÉ DE L’ART. Henri-Marie PETIET (1894-1980), marchand d'art, collectionneur et éditeur d'estampes.
Correspondance autographe signée adressée à l’historien d'art et collectionneur Roger PASSERON (1920-2020). 11 lettres ou billets autographes signés in-4 ou in-8. 1959-1977. 5 enveloppes conservées. À deux reprises (1ère et dernière lettre), d’une écriture fine, une main inconnue a donné de très brèves précisions sur le contenu des lettres.
Roger Passeron lui-même commente la dernière lettre.
1959 : « Je n’ai pas l’habitude de parler de gravures avec des trémolos dans la voix. Au point de vue marchand le P° (Picasso) dont vous me parlez est le 2e (sur 97) ». Roger Passeron précise qu’il s’agit de la "Suite Vollard" (97+3), n° 437 (catalogue Geiser), n° 383 (catalogue Petiet).
Petiet donne une référence de prix quatre ans auparavant à la Carstairs Gallery à New York, lui propose un paiement échelonné.
1963 : il lui dit de remettre ce qu’il veut (sans doute un paiement) chez Paul Prouté (le marchand d'estampes) ou chez son père.
1964 : Henri-Marie Petiet réagit à la mauvaise santé du père de Roger Passeron, Alfred, qui fut un marchand d’estampes à Paris.
1968 : il évoque une lettre de la conservatrice du département des dessins et directrice du Fogg Art Museum (Harvard University) qui désirerait faire une exposition de l’œuvre sculpté de Daumier. Il va envoyer le catalogue de Roger Passeron.
1969 : « De grâce ne me mettez pas en avant ! Inutile de m’indiquer… Je vous expliquerai pourquoi quand je vous verrai. Je ne suis éditeur de rien de tout cela, simplement acquéreur de quelques gravure et vendeur plus ou moins clandestin ».
1970 : il écrit avoir acheté « du Gromaire » à partir de 1926 et notamment le tirage de Intérieur à cinq personnages, ensuite il en a moins acheté puis a cessé à partir de Clairière en 1949.
1973 : « Cher Passeron, je me fais précisément mass(turbé)er à cette heure 11h 15 les samedis ; aussi Alice sera là pour vous ouvrir et vous pourrez vous repaître de la vue du Renoir LD 30 1ère version c.à.d. sans les planches supplémentaires, je viens en effet de vendre la seule épreuve que j’avais sortie et que vous auriez vue avec les couleurs ajoutées par Clot. En même temps que celleci sont parties une LD 29 (pl. au crayon de 1897) en sanguine et un Enfants jouant à la balle en couleurs ».
1977 : Roger Passeron commente cette lettre au contenu singulier : « Cette lettre est la dernière de lui que j’ai reçue. Elle présente des troubles d’imprécision inhabituels et des invectives brutales qui ne se lisaient pas jusqu’à présent dans son langage écrit ».
Henri-Marie Petiet s’est fait « braqué » et envoie une liste de ce qu’ils ont emporté (la liste n’est pas jointe au lot d’autographes). Il évoque la solidarité de certains de ses confrères.
« Bonne nouvelle, la crapule Beltrand Jacques a rendu sa vilaine âme au diable ces joursci dans sa 104e année. L’un de ses hauts faits de 1940 a été de (…) 38 500 F, je ne me rappelle plus quel objet payé par MM Bacri et Stora 425 000 F « pour que les Juifs n’en touchent pas la valeur ». Après sa signature, « H M P », il continue au verso du feuillet, parlant de lui-même « qui a tout de même soutenu les cours des livres du voyou boche Zac depuis 15 mois » (« Zac » est l’abréviation d’André Dunoyer de Segonzac).
Dans un autre postscriptum, il dit à Roger Passeron qu’il a toujours, « mais court de marge, le 1er état du portrait de Mallarmé par Gauguin, celui de David Weill avait été abîmé par l’immonde personnage à qui il avait été donné, ou vendu à vil prix… ».
350,00 €
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